Faire la distinction entre les évènements de la vie et leurs interprétations
Une condition pour discerner l’évènement de l’interprétation de l’évènement
Avec l’éveil de la conscience (ou du témoin), il y a un rapport qui se met en place entre elle et l’égo (l’identification au corps, pensées, émotions). (Voir l’article quelques étapes). Ce n’est pas qu’il n’y a plus d’égo, de pensées, d’émotions, mais nous ne sommes plus identifiés à cela. Tout cela se passe à l’intérieur de la conscience que nous sommes. Il n’y a donc aucun déni du corps, des pensées et émotions, au contraire, nous vivons cette expérience en conscience.
Ce rapport se met alors aussi naturellement en place entre les évènements de la vie et l’interprétation mentale que nous en faisons. Cela devient évident puisque l’identification au mental, aux idées que nous nous faisons des choses est tombée et que nous pouvons observer cela.
La majorité des gens ne font pas encore cette distinction et ne vivent l’expérience qu’à travers leurs interprétations, jugement, mental, à travers leur égo. Dans ce cas, il n’y a aucune distinction entre l’évènement et l’interprétation de l’évènement à travers tout le mental rempli de nos conditionnements.
Cela peut bien évidemment amener à des souffrances importantes.
Est-ce que cela veut dire que tout devient agréable lorsqu’il n’y a plus d’identification à l’égo?
Non, être malade, être confiné, pour certain manquer d’argent pour s’acheter à manger ou se soigner, etc.. tout cela n’est pas forcément agréable. Mais une énorme partie de la souffrance dans ces situations vient de l’interprétation que nous en faisons, de ne pas accepter la situation, d’imaginer que cela devrait être différent. Des idées, des pensées comment : ce n’est pas juste, pourquoi ça tombe tout le temps sur moi, c’est à cause de lui ou d’elle, de tel groupe, je ne pourrais pas le supporter, je n’accepte pas, surviennent et amènent la souffrance.
C’est le jugement que nous faisons des évènements qui surviennent dans notre vie qui génère la plus grande partie de notre souffrance.
Et ce jugement va nous amener à avoir des émotions fortes qui vont potentiellement amener des réactions, des actes non adaptés et disproportionnés à la situation et éventuellement amener encore plus de souffrance.
Il est donc bon d’observer ces fonctionnements intérieurs dans toutes ces situations.
En prenant l’habitude d’observer cela, vous remarquerez que le fait d’observer vous fera sortir de l’identification aux pensées petit à petit. La distinction entre l’évènement et le film que l’on se fait à travers les pensées devient plus claire. À travers cette clarté, nous constatons que c’est notre interprétation d’un évènement qui génère notre souffrance et nous pouvons nous détacher alors de ses pensées et rester présents à l’évènement en y apportant une réponse non pas dictée par l’émotion, mais par un choix conscient.
Au début, peut-être que l’identification est encore très forte et qu’il est difficile d’observer cela, tant nous pouvons être “happés” rapidement par les pensées et émotions. Vous pouvez, dans ce cas, simplement essayer de vous posez la question : “Et si je ne pensais pas à ça, comment me sentirais-je?”. Le simple fait de se poser cette question peut aider à devenir conscient de la distinction entre l’évènement et notre interprétation de l’évènement amenant la souffrance.
Petit à petit cela devient naturel et l’identification à l’égo s’estompe.
C’est éclairant
Merci
Bonjour Dominique,
Merci pour votre commentaire et heureux que ça puisse aider.